Problématique
La Chine connaît un essor économique considérable. Avec, en 2005, une croissance économique à 2 chiffres, des entreprises qui poussent régulièrement, une dynamique entrepreneuriale digne de la période des Trente Glorieuses en Occident, l'Empire du Milieu s'intègre dans les grandes négociations commerciales, voire même diplomatiques. Il devient en outre un acteur incontournable pour les économies en développement car il agit en faveur ou défaveur de ces dîtes économies en fonction de la spécialisation vers lesquelles ces pays ont décidé de s'orienter. En effet, étant devenue "l'atelier du monde", la Chine accélère, à son profit, les délocalisations d'entreprises ou de leurs usines d'assemblage au vu de la marge bénéficiaire dont elles pourraient être acquéreuses. De plus, influençant les marchés énergétiques du fait d’un enrichissement de sa population et d’un impératif de rattrapage de son retard industriel face aux pays de l’OCDE (l’Organisation pour la coopération et le développement économique) composé des États dits développés, la Chine se voit contrainte de se rapprocher d’avantage des producteurs de pétrole et de gaz. On comprend ainsi mieux les rapprochements sino-africains qui continuent à se produire. Nous verrons d’ailleurs par la suite, dans nos articles, l’historique du rapprochement sino-algérien. Par ailleurs, les faibles coûts de revient, grâce à une main d’œuvre parmi les plus compétitive, alliés à une ambition des entreprises d’accentuer leurs revenus, la Chine est vite devenue l’espace d’assemblage des matériaux de pointes comme des objets d’usage courant, ainsi que le lieu de confection textile par excellence. Cette nouvelle done fait d’elle un concurrent implacable, notamment pour les États où le textile emploie une grande part de la population active nationale. Nous pouvons citer, en guise d’illustration, la Tunisie qui a vu un certain nombre de ses usines textiles disparaître pour se redéployer en Chine quand ce n’est pas une fin d’activité due à une perte de compétitivité.
Ensuite, la proximité histoire entre l’Europe et le Maghreb, que nous localiserons ici comme étant d’est à l’ouest la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, nous amène à nous pencher sur les conséquences des politiques commerciales concurrentielles chinoises sur les territoires de la rive sud méditerranéenne. En effet, l’affaire du textile chinois est révélatrice de ce phénomène ; lorsque l’Union Européenne (UE) choisi de ne pas trop écouter les revendications maghrébines sur les risques de leur perte de compétitivité en matière d’exportation textile en Europe, c’est un partenariat que l’UE laisse échapper au profit des appétits Étasuniens qui cherchent à installer une zone de Great Middle East. La Chine n’est pas complètement insensible à cette zone, et aux opportunités qu’elle peut lui offrir, c’est pourquoi son implantation de manière de plus en plus massive au Maroc peut être interprétée comme une menace pour les européens car c’est un partenaire historique qui leur échapperait, mais comme une opportunité de développement pour les marocains grâce à un ex-allié de Bandung (référence à la conférence dans la ville du même nom, en 1955, réunissant les États anciennement colonisés).
Enfin, il serait intéressant d’étudier les échos médiatiques, les commentaires des spécialistes sur ce phénomène de rapprochement sino-maghrébins, tant en terme économique, commercial que politique et diplomatique.